→ 1916 - Naissance à ORAN (Algérie) dans une famille de six enfants. → 1919 - Décès de son père de la grippe espagnole. Reconnu pupille de la Nation. → Études primaires à l'école de l'Alliance Israélite Universelle (Oran), instruction religieuse approfondie sous l'impulsion de sa mère (à l'âge de 10 ans on l'appelait déjà le "petit rabbin") et, non seulement il faisait partie de la chorale de la grande synagogue d'Oran, mais il chantait en solo, en particulier pour les mariages. → 1931 - Départ pour les études au séminaire rabbinique de Paris sur les conseils du Grand Rabbin Ashkenasy qui lui a octroyé une bourse d'études. → 1936 - Études de philosophie à la Sorbonne (Paris), parallèlement aux études rabbiniques. Licence. → 1939-1940 - Mobilisation en septembre 1939 à la fin de ses études rabbiniques. Replié à Bordeaux puis à Marseille, et démobilisé à Oran en août 1940. → 1940 - Nommé par le Grand Rabbin de France "Rabbin de la Communauté de SIDI-BEL-ABBES" (Algérie) et aumônier civil des soldats israélites de la Légion Étrangère → A écrit une lettre de protestation au Général Giraud, lors de son passage à SIDI-BEL-ABBES, contre l'institution des Camps de Pionniers pour les Israélites d'Algérie, bien après le débarquement allié en Afrique du Nord. Ces camps disparurent en avril/mai 1943 et les soldats et officiers israélites furent affectés dans les différentes Unités combattantes (Tunisie, Italie, France, Allemagne) → 1942 - Remobilisé → Avril 1943 - Nommé Aumônier-Capitaine pour les israélites du Corps Expéditionnaire Français d'Italie (C.E.F) → A visité toutes les Unités militaires du Département d'Oran qui se préparaient au débarquement en Corse et en Italie. → Fin 1943-mi-août 1944 - A participé à la Campagne d'Italie avec le C.E.F. sous le commandement du Général Juin. À la libération de Rome le 6 juin 1944 fit partie du premier groupe d'aumôniers alliés reçu par le pape Pie XII avec qui il eut un entretien le même jour. → Octobre 1944 - Nommé Aumônier israélite de la 2ème DB avec laquelle il fit la Campagne d'Alsace et d'Allemagne. → 1-2 mai 1945 - A visité le camp de DACHAU où il rencontra Edmond MICHELET et s'entretint avec de nombreux déportés qui le prièrent de se mettre en rapport avec leurs familles, ce qu'il fit, mais souvent, hélas, sans succès car les familles avaient disparu... Nommé dès lors Chef Adjoint de l'Aumônerie Israélite auprès du Ministère de la Guerre et, à ce titre, a accompli de nombreuses missions en Allemagne, Autriche et Italie, auprès des Unités Françaises d'Occupation. → Décembre 1945 - Démobilisation à Paris. → 1945 - Obtention du diplôme de rabbin du séminaire rabbinique de Paris - diplôme qui avait été différé en raison de la guerre. → Avril 1946 - Nommé rabbin de l'Union Libérale Israélite à Paris, rue Copernic, où il exerça pendant 21 ans. → 1954 - fonda le Centre Hillel, Foyer de l'étudiant israélite (Paris, 11, rue de Vaugirard) → 1955 - fonda l'Institut International d'Études Hébraïques (Paris, 20 rue Servandoni) avec l'aide de la World Union for Progressive Judaism. → 1962-1964 - Chargé par le W.U.P.J. de développer la Communauté Libérale "Har-El" à Jérusalem. → 1965 - fonda L'Organisation des Religions Unies (Paris). → Août 1969 - Retour définitif à Jérusalem. → 1969 - 1981 - Développement de la Communauté Libérale "Har-El". Nombreuses activités sur le plan sioniste, celui des relations du judaïsme libéral avec les principaux courants religieux juifs et les autres grandes religions, avec de nombreux voyages et conférences dans le monde - et ce jusqu'à sa retraite en juillet 1981. → Décès, le 26 août 2009 |
- Croix de Guerre 1939-1945 avec citation à l'ordre de la division, sur l'ordre du Général Juin. - Chevalier de l'Ordre National du Mérite (République française) - Membre d'honneur de "Israel Interfaith Organisation". - Docteur Honoris Causa en Théologie (Hebrew Union College) |
En français :- L'enseignement du Judaïsme, Paris 1962- Introduction juive à la "Bible Planète" (3 volumes), Paris 1966 - Rituel des prières journalières de l'Union Libérale Israélite, Paris 1968 En collaboration avec :→ Robert Aron : "Revue de la pensée juive" (10 volumes) Paris 1958-1961.→ L'Institut International d'Études Hébraïques : "Mélanges de philosophie et de littérature juives (2 volumes) Paris 1958-62. Traductions de l'hébreu, en collaboration avec :→ Niki Prowetsky : "Maïmonide : Le livre de la Connaissance" Paris 1961.Réédition 1990. → Ruth Leblanc : "S.J. Agnon - Le chien Balak" Paris 1971. → Ruth Leblanc : "S.J. Agnon - L'hôte de passage" Paris 1974. En hébreu :- Le Judaïsme Vivant, Tel Aviv 1969- La Loi et les Commandements, Jérusalem 1974 - Le temps de la paix, Jérusalem 1980 - Aux lueurs de l'aurore (méditation poétique) Jérusalem 1980 - Après quarante années Jérusalem 1980 - Au delà de la fournaise et nouveaux poèmes de Sion, Jérusalem 1981 - Terre de paix, (poèmes) Jérusalem 1982 - Sources juives du Coran, Jérusalem 1984 - De Paris à Jérusalem, (fragments autobiographiques) 1984 - Tu choisiras la vie, Jérusalem 1985 - David et Jonathan, (roman) Jérusalem 1986 - Rituel des grandes fêtes (mah'zor) Jérusalem Synagogue Har-El - 1964 - Rituel des prières journalières, du Shabbat et des fêtes (sidour) Jérusalem Synagogue Har-El - 1975 Articles :Un grand nombre d'articles en français et en hébreu, en France, en Israël et aux États-Unis, sur le judaïsme et les communautés juives dans le monde.- Le Judaïsme libéral ("La Revue de la Pensée Juive") - Mahomet et Israël ("SENS") - Torah et Coran ("Les Nouveaux Cahiers") - Falashas ("CCAR" - Texte en anglais) - Contraception et Judaïsme (AMIF) - La communauté juive de Djerba (extrait de "La Revue de la Pensée Juive") |
Par le rabbin Yonathan Lévy Attitude du Judaïsme Libéral face à la question : qui est juif ?Dans le monde orthodoxe d’aujourd’hui, c’est le principe de matrilinéarité qui prévaut. Pour le Judaïsme libéral, en 1962, le rabbin André Zaoui, diplômé du séminaire rabbinique de Paris et rabbin de la communauté libérale de la rue Copernic écrivait dans "L’enseignement libéral du Judaïsme" :"Le judaïsme libéral admet enfin que la qualité de juif par filiation du père aussi bien que par filiation de la mère, l’essentiel étant que les deux parents expriment leur désir d’élever et d’instruire leur enfant dans le judaïsme. Alors, l’enfant mâle est circoncis et devient membre de la communauté après avoir pris le bain rituel". Ce qui prévaut à l’heure actuelle depuis 1986 (conférence Rabbinique du mouvement libéral anglais) Le judaïsme est transmis culturellement et non pas génétiquement. Le processus de transmission est un processus d’éducation dans son sens le plus large (connaissance, croyances, valeurs, attitudes, idéaux, et surtout, sens de l’identification et d’implication). (Lire la suite) Communauté Juive Libérale Indépendante "Ohel Abraham" |
1er juin 1955Cher Monsieur le Professeur,Votre lettre m’est parvenue hier matin et je vous en remercie très chaleureusement. Ce fut pour moi une joie de vous rencontrer et un honneur de vous demander votre collaboration à notre Institut International d'Etudes Hébraïques, dont vous trouverez ci-joint la notice. Permettez-moi tout d'abord de vous dire combien m'a ému votre acceptation de venir enseigner, au moins pour un mois dans notre institut et, maintenant, ainsi que vous nous l'avez demandé, je vais vous conter l'origine et les buts de nos projets en voie de réalisation. Depuis près de dix ans, rabbin de l'Union Libérale Israélite, à Paris, et après mes années de guerre (1943-1945) où je servis dans l'armée française comme aumônier militaire, j'ai toujours porté mes efforts dans l'enseignement de la jeunesse juive en vie du renouvellement du judaïsme, renouvellement seulement possible dans la remontée aux sources bibliques et prophétique, mystique et hassidique de la foi de nos pères. Bien qu'issu de l'Ecole Rabbinique de France (rue Vauquelin à Paris), j'ai compris, au bout de quelques années de rabbinat en Afrique du Nord et sur les fronts d'Italie, de France et d'Allemagne, la nécessité impérieuse pour les cadres spirituels du judaïsme de sortir souvent hors de la haie bâtie autour de la Loi, pour agir, précisément, dans l'intérêt même de Dieu et d'Israël (Ps.119-126). Il n'est, en effet, plus possible de parler à la jeune génération, le langage inadéquat de certains rabbis obscurantistes du Moyen Age ou des dayanim ritualistes et formalistes du XVIe et du XVIIe siècle. Plus que jamais, le peuple juif a aujourd'hui besoin de guides sûrs et de chefs spirituels éprouvés. Mes voyages et conférences dans les communautés d'Afrique du Nord, de France et des pays voisins et mes différents séjours en Palestine et Israël, m'ont montré à quel point la jeunesse juive, de la Diaspora comme d'Israël, est orpheline de Dieu parce que égarée, tel un troupeau sans berger. Le malheur veut que cette carence soit aussi qualitative que quantitative. Ainsi en France, pour une population juive de 270 000 âmes, il n'y a qu'environ 30 rabbins, soit 1 pour 10 000. Alors que – c'est un simple exemple – pour 40 000 000 de catholiques, il y a 170 000 prêtres et religieuses, soit 1 prêtre ou une religieuse pour 235 âmes. La proportion de chefs spirituels juifs par rapport aux Chrétiens, est donc effarante : 1/10 000 contre 1/235, sans compter que la France compte 1 Juif pour 160 habitants. S'il est vrai que la crise religieuse soit générale et affecte aussi bien le judaïsme que les autres religions, il n'en demeure pas moins qu'à l'intérieur du judaïsme, et depuis le temps de l'Émancipation (1789) et celui de la restauration de l'État d'Israël (1948), la crise religieuse soit beaucoup plus complexe que dans les autres confessions, d'autant plus que les massacres dus au nazisme ont détruit des milliers de centres de pensée et de vie juive irremplaçables. On peut considérer, à juste titre que le judaïsme peut demeurer fermement une religion vivante, à condition qu'il soit fondé organiquement sur des communautés fortes et vivantes ; mais, cela n'est possible qu'avec des cadres intellectuels et spirituels sûrs, éprouvés et nombreux. On a dit, souvent, que le judaïsme était à la fois nation et religion, il est aussi et avant tout, pensée religieuse et universelle. C'est pourquoi, les institutions cultuelles et culturelles doivent être développées et constamment adaptées au progrès de la science et de la pensée philosophique. Il est donc nécessaire de créer des centres de culture juive et de spiritualité, capables de renouveler la pensée et la vie religieuse du peuple juif, en Diaspora comme en Israël. Ces centres ont une triple tâche : a) sortir à la lumière tous les trésors du passé contenus dans des milliers de manuscrits hébraïques et de livres anciens. b) adapter aux temps présents et pour les jeunes générations toutes les vérités contenues dans cette tradition multiséculaire. c) préparer l'avenir messianique de l'humanité en redonnant à notre Peuple d'Israël la connaissance et l'amour de Dieu dans une prise de conscience intime de la relation du Je et Tu que vous avez admirablement définie dans un de vos livres, et dont nous avons reparlé, lors de notre entretien de Jérusalem. Pour vous confier encore un souvenir personnel, j'ajoute qu'en 1941, alors que je m'étais réfugié en Afrique du Nord où je fus rabbin pendant trois ans, j'avais proposé au Grand Rabbin d'Alger la création d'un séminaire rabbinique pour remplacer éventuellement, celui de Paris qui avait dû fermer ses portes et se transférer près de Vichy. C'est que dans ma jeunesse, une image m'avait toujours frappé : Rabbin Yohanan Ben Zaccai sortant clandestinement, dans un cercueil, de Jérusalem assiégée, pour aller fonder son école à Yavné. La spiritualité juive est aujourd'hui dans une situation analogue à celle de la chute du Temple. Il faut mobiliser toutes les forces vives qui restent parmi les rescapés du grand massacre et entreprendre son travail de sauvetage en créant, avant tout, des chefs spirituels et des maîtres du judaïsme qui redonnent à Israël son éclat, tout en préparant son avenir glorieux qui intéresse toutes les nations. Et, pour terminer, permettez-moi d'insister auprès de vous pour que vous acceptiez de diriger, au moins pour la première année, notre Institut de Paris. J'ai écrit dans ce même sens à Miss Montagu qui vous écrira aussi au nom de la World Union for Progressive Judaism. Je vous prie de croire, Cher Monsieur le Professeur, à mes sentiments religieusement dévoués. |
![]() La synagogue, rue Copernic La reconstruction après la Shoah 1945–1969(...) Après la guerre, l'Union Libérale Israélite se reconstruit grâce à l'aide financière et au soutien moral de la WUPJ – World Union for Progressive Judaism (Union mondiale du Judaïsme Libéral) et à son propre mouvement de jeunesse, la Jeunesse Libérale Israélite (JLI), vivier de membres très actifs et de futurs dirigeants de la communauté.![]() Le rabbin Zaoui s'adresse au congrès de la WUPJ. À gauche, Lily Montagu et à droite, le rabbin Léo Baeck Le rabbin Louis-Germain Lévy, de retour de clandestinité, revient à la synagogue au printemps 1945 et relance la vie communautaire sous la présidence de Maurice Lehmann. A son décès en 1946, le rabbin André Zaoui lui succède et jusqu'en 1969, donne à l'ULI l'impulsion qui lui permet de se développer considérablement. En 1946, à son retour des camps, le hazan (ministre officiant) Emile Kaçmann intègre l'ULI. Il y restera 45 ans. Marcel Greilsammer, président de 1948 à 1970, forme avec eux un triumvirat qui, en compagnie du secrétaire général Jean Birmant, permet à la communauté de trouver un nouvel essor. Parallèlement, Colette Kessler prend en charge la direction du Talmud Torah dont le nombre d'enfants augmente rapidement. Elle est secondée par Liliane Rosenthal et Denise Zubicki. À l'initiative du rabbin Zaoui, la communauté se dote d'un organe intellectuel, la Revue de la pensée juive et publie à nouveau Le Rayon. En 1954, l'ULI ouvre au Quartier Latin le Centre Hillel, foyer et bibliothèque, où se retrouvent des étudiants juifs. De même, en 1955, l'Institut International d'Etudes Hébraïques, séminaire rabbinique libéral ouvre ses portes à Paris et contribue au développement du mouvement en Europe. À la fin des années 60, l'arrivée des juifs d'Afrique du Nord et l'alyah du rabbin Zaoui suivies de la fermeture du séminaire rabbinique conduisent à de nouveaux changements dans la vie communautaire de l'ULI. (...) ULIF En 1946, après le décès de Louis-Germain Lévy, c'est le rabbin André Zaoui qui relança la vie intellectuelle et communautaire, rue Copernic à Paris, aujourd'hui encore siège et lieu d'accueil de la communauté de l'ULIF. (...) Un jeune élève de l'école rabbinique, André Zaoui, participait à la JLI et parfois aux offices. Il avait déja rempli les fonctions de rabbin pendant la guerre en Algérie d'où il était originaire, et avait été mobilisé dans l'armée du général Juin pendant la campagne d'italie. Il fut également recommandé par Léon Algazi qui appréciait son goût de la musique liturgique et par Marc Cohn qui l'employait comme professeur à l'école Maïmonide. Le rabbin Zaoui prit ses fonctions à Pessah 46 et grâce à son enthousiasme, la JLI fut animée et le Talmud Torah qui avait débuté avec 4 élèves recruta en quelques semaines plusieurs dizaines d'élèves. (...) Le centenaire de l'ULIF |
1969 - 1981 - Développement de la Communauté Libérale "Har-El". Le rabbin André Zaoui exerça de nombreuses activités sur le plan sioniste, celui des relations du judaïsme libéral avec les principaux courants religieux juifs et les autres grandes religions, avec de nombreux voyages et conférences dans le monde - et ce jusqu'à sa retraite en juillet 1981. ![]() Une Bar-mitsva en 1977 ![]() Un mariage (1989) ![]() Photo prise lors de la cérémonie en souvenir des victimes de l'attentat de Lod (1972) De gauche à droite : Le rabbin André Zaoui, le chef religieux musulman de Jérusalem, le rabbin Jacob Cohen, le père Marcel Dubois et des membres de "Interfaith Organisation" |
Le rabbin André Zaoui nous a quittésLe Messager, U.L.I.F. Copernic - Septembre 2009À l'âge de 93 ans, le rabbin André Zaoui s'est éteint à Jérusalem le 26 août dernier. Après le Hazan Emile Kaçmann, le Secrétaire Général Jean Birmant, le Président Marcel Greilsammer et dernièrement la fondatrice de notre Talmud-Torah Colette Kessler, notre communauté vient de perdre à nouveau l'un de ses piliers. Le rabbin André Zaoui est né à Oran en juin 1916. Dès 1946, il succéda au grand rabbin Louis-Germain Lévy, fondateur de l'Union Libérale Israélite. Il y restera jusqu'en 1969, date à laquelle il fera son Alyah. Voici en quels termes le Président Marcel Greilsammer le présenta à la communauté lors de l'office de Pessahn le lundi 15 avril 1946 : "Membre du Rabbinat français, rabbin à Sidi Bel Abbès pendant deux années puis aumônier aux armées pendant les campagnes d'italie et d'Alsace, décoré de la croix de guerre, professeur à l'école Maïmonide, acquis aux tendances du judaïsme libéral, Monsieur le Rabbin Zaoui nous apportera le dynamisme de sa jeunesse et de sa foi, joint à sa profonde connaissance des choses sacrées." Après la Shoah, le rabbin Zaoui redonne vie à la communauté avec un enthousiasme et un dévouement qui forcent l'admiration : il supprime progressivement les offices du dimanche matin, institués par son prédécesseur pour compléter ceux du samedi et les remplace par les offices du samedi soir, de fin de Shabbat. Il donne une plus grande place à l'hébreu dans les prières. Les offices attirent un public de plus en plus nombreux, au point que Copernic devient trop petit pour les grandes fêtes ; des salles de concert parisiennes, Gaveau, puis Pleyel, vont accueillir la foule des fidèles à ces occasions. Mais il ne se contente pas d'exercer ses fonctions de rabbin : il enseigne, crée le Talmud Torah dont il confie la direction à Colette Kessler. Il crée avec les fidèles de Copernic un cercle de pensée juive qui se transformera en "Revue de la Pensée Juive" qu'il dirigera avec Robert Aron et Marcel Greeilsammer. Le rayonnement intellectuel de cette revue dans laquelle écrivent Martin Buber, Edmond Fleg, Wladimir Jankélévitch, Gershom Scholem et Jules Isaac entre autres, fait beaucoup pour la reconnaissance de l'ULI. Avec Jules Isaac, il intervient dans l'affaire Finaly. Il s'investit dans les amitiés judéo-chrétiennes. En 1954, il crée au quartier latin, à Paris, le centre Hillel, foyer et bibliothèque pour les étudiants juifs, puis en 1955, avec l'aide de la World Union for Progressive Judaism, il fonde l'Institut Intenational d'Études hébraïques de la rue Servandoni dont la mission consiste à former des rabbins libéraux francophones et des enseignants et des enseignantes du judaïsme. Des professeurs et intellectuels prestigieux tels que Martin Buber, Leo Baeck et J. Schirman viennent y enseigner. Plusieurs rabbins vont en sortir, notamment les rabbins Daniel Farhi, François Garai et Albert Dahan. Le rabbin Zaoui représente également le judaïsme libéral français auprès de l'Union mondiale du judaïsme libéral et a participé à tous ses congrès ainsi qu'à de nombreuses réunions interconfessionnelles en France et à l'étranger. Parallèlement, il manifeste un soutien croissant à l'État d'Israël et organise en 1953 un voyage mémorable pour les jeunes de Copernic. Il passera deux ans à Jérusalem (1962-1964), séjour au cours duquel il créé la synagogue libérale : Har-El, dont il prendra la tête en 1969. Son départ laissera un grand vide dans notre communauté. Marcel Greilsammer saluera, lors de ses adieux, son "dynamisme personnel, son esprit d'initiative toujours en éveil, qui constituèrent pour le mouvement libéral un ferment nécessaire". Le rabbin Zaoui a publié en 1961 en collaboration avec Valentin Nikiprowetsky une traduction annotée du Livre de la Connaissance de Maïmonide. En 1962 paraît son ouvrage sur "l'Enseignement libéral du Judaïsme", qui a été d'un grand apport pour l'enseignement au sein de notre communauté. En 1968, il rédige une nouvelle édition du rituel de prières journalières. Ses Mémoires, rédigées en hébreu, paraîtront en 1984. Quelques extraits en ont été traduits et publiés dans le livre du centenaire de Copernic "Modernité d'une tradition". Doté d'un charisme et d'un dynamisme exceptionnels, il aura non seulement grandement contribué à la renaissance de l'ULI dans les années de l'après-guerre mais aura également fait rayonner le judaïsme libéral français bien au-delà des frontières de la rue Copernic. Zekher tsadik liverakha, puisse son souvenir être pour sa famille, pour tous ceux qui l'ont connu et pour notre communauté une source de berakha et de chalom, une source de bénédiction et de paix. Ariane Bendavid, Isabelle Williams Une grande figure du judaïsme libéral en France![]() Une figure du judaïsme Le 26 août 2009, le rabbin André Zaoui s'est éteint à Jérusalem à l'âge de 93 ans. Il a contribué à la renaissance de l'Union Libérale Israélite (ULI) après-guerre et a fait rayonner le judaïsme libéral français au-delà des frontières de la rue Copernic. Akadem Hommage au Rabbin André ZaouiIl fut l'une des figures majeures du judaïsme français de la reconstruction. A la tête de la communauté libérale de la rue Copernic et bien au-delà dans tous les cercles culturels juifs, André Zaoui faisait entendre la voix d'un judaïsme innovant. Mort à Jérsualem en septembre dernier, quelques-uns de ses disciples évoquaient sa mémoire.Akadem s'associe à cet hommage. Akadem - Voir la vidéo Disparition du rabbin André Zaoui27/08/09Le rabbin André Zaoui n'est plus. Nous venons d'apprendre la disparition du rabbin André Zaoui à Jérusalem. Après avoir été rabbin de la synagogue de 1945 à 1969, il avait fait son Alyah à Jérusalem où il avait crée la première synagogue libérale dans la capitale d'Israël. L'enterrement du rabbin André Zaoui aura lieu vendredi 28 août au cimetière Guivat Shaoul à Jérusalem. CRIF Notre maître et ami...Notre maître et ami, le rabbin André Chalom Zaoui, s'est éteint ce 26 août 2009, 6 eloul 5769, âgé de 93 ans, à Jérusalem où il s'était établi depuis 1969.André Zaoui était natif d'Oran ; il perdit son père alors qu'il n'avait que 3 ans. Jeune, il chantait déjà à la synagogue. Il fit ses études rabbiniques au Séminaire Israélite de France, parallèlement à une licence de philosophie. Jeune diplômé, il fut mobilisé en tant qu'aumônier capitaine du corps expéditionnaire français pendant la guerre. En 1945, il succéda au grand rabbin Louis Germain Lévy à la synagogue de l'Union Libérale Israélite de la rue Copernic. Il occupa ce poste jusqu'en 1969, date à laquelle il réalisa son rêve de "monter" en Israël. À Jérusalem, il continua de servir le judaïsme libéral dans la synagogue Har El qu'il avait créée en 1962-64, lors d'un premier séjour en Israël. Le rabbin André Zaoui a été celui qui, au sortir de la Shoah, a permis à sa communauté exsangue de revivre. Il la développa grâce à un charisme inégalable. Il mena de front son sacerdoce, l'enseignement, le dialogue interreligieux dont il fut l'un des pionniers, la création de l'Institut d'Etudes Hébraïques pour la formation de rabbins et de maîtres du judaïsme. Il inscrivit l'ULI dans le contexte international de la World Union for Progressive Judaism. Il écrivit de nombreux ouvrages en français et en hébreu dont « L'Enseignement libéral du judaïsme », premier ouvrage à expliquer au public francophone les bases et justifications du judaïsme libéral. André Zaoui a eu 3 fils, Daniel, Michel et Ariel, et des petits-enfants auxquels il a transmis sa conception du judaïsme et son amour de la musique et du chant. Il est juste d'ajouter que sa carrière, il la mena accompagné de trois êtres d'exception : Marcel Greilsammer – président de l'ULI durant 26 ans –, Emile Kaçmann – hazane de Copernic pendant 40 ans –, et Colette Kessler – fondatrice du talmud-Torah de l'ULI et sa directrice jusqu'en 1977. Aujourd'hui, André Zaoui rejoint dans l'éternité ses compagnons de route disparus avant lui. Puisse son âme goûter aux délices du jardin d'Eden que son action terrestre lui a fait mériter. Rabbin Daniel Farhi
www.ajtm.org
IN MEMORIAMThe World Union mourns the passing of Rabbi André Zaoui z"l.The longtime spiritual leader of the Rue Copernic Synagogue in Paris and later of Kehilat Har-El in Jerusalem, Rabbi Zaoui was one of the leading figures guiding the rebirth of French Jewry in the years following World War II, and the growth of liberal Judaism in France during that difficult period. Rabbi Zaoui served as a chaplain in the anti-Nazi French Expeditionary Force during the war. In the post-war years, his writings and leadership of the journal Revue de la Pensée Juive helped to lay the intellectual basis for French Liberal Judaism. He made aliya in 1968 and became spiritual leader of Kehilat Har-El, the Israeli Progressive movement's first congregation, similarly guiding it through a period of significant growth. Throughout his life, he was a leading spokesman for interfaith understanding and coexistence. Rabbi Zaoui passed away on Wednesday, August 26, 6 Elul 5769, and was laid to eternal rest in Jerusalem. He is survived by his wife Bianca and his sons Daniel, Michael and Ariel. Yehi zichro baruch – may his memory be a blessing to all of us. The World Union for Progressive Judaism |
![]() Le président de l'État d'Israël Zalman Shazar et le rabbin André Zaoui - 1971 (?) ![]() Avec Indira Gandhi, Premier ministre de l'Union indienne, lors d'un congrès à Delhi en 1969 |